Comment ne pas céder à la tentation de retrouver l'endroit où furent menées ses enquêtes par le Juge TI ? Quand bien même on les sait fictives, il pourrait être intéressant de "retrouver" sur une carte ces différents lieux. Bien sûr, cette implantation est inventée, mais elle se veut le plus proche possible de ce que l'auteur devait avoir envisagé. De même, un petit détour par l'histoire de la dynastie T'ang, ses Empereurs, sa cartographie, ajoutent un petit supplément au voyage...
Cartes comparatives
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Carte de Chine, sous la Dynastie T'ang, 618 - 907 après J.C.
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Carte de Chine, République Populaire, 1997
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On constate que l'Empire du Milieu en 618 avait une taille beaucoup plus modeste que la Chine actuelle; Il faut noter qu'elle était principalement centrée sur ses côtes, qu'elle incluait l'actuel Vietnam. La région occidentale, par contre, ne faisait pas partie du territoire, à l'exception d'une longue bande pénétrante vers la Mongolie et l'actuelle Russie.
Les Empereurs successifs de la Dynastie T'ang.
Gao Zu - Li Yuan 618
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Tai Zong - Li Shimin 627
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Gao Zong - Li Zhi 650
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Zhong Zong - Li Xian 684
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Rui Zong - Li Dan 684
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Wu Hou - Wu Zhao 684
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Zhong Zong 705
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Rui Zong - Li Dan 710
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Xuan Zong - Li Longji 712
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Xiao Zong - Li Heng 756
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Dai Zong - Li Yu 762
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De Zong - Li Kuo 780
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Shun Zong - Li Song 805
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Xian Zong - Li Chun 806
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Mu Zong - Li Heng 821
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Jing Zong - Li Zhan 825
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Wen Zong - Li Ang 827
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Wu Zong - Li Yan 841
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Xuan Zong - Li Chen 847
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Yi Zong - Li Cui 859
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Xi Zong - Li Xuan 874
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Zhao Zong - Li Ye 889
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Ai Emperor - Li Zhu 904
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En ombré : les quatre empereurs et l'impératrice s'étant succédé durant la vie du Juge TI.
La majorité des Historiens s'accordent à considérer la dynastie T'ang comme l'une des périodes les plus brillantes de la littérature et de l'art (égale, voir supérieure à la période Han). Il faut noter le système administratif et de gouvernement né sous les Sui, et amélioré sous les T'ang, s'appuyant sur des lettrés confucianistes ayant réussi divers examens, dans lesquels la connaissance des classiques et de la poésie était prépondérant; Ce système de concours d'état assurant l'excellence de ses serviteurs. Mais la contrepartie d'un tel système est que son organisation pyramidale ne vaut que si le sommet est structuré et parfaitement intègre; Or, c'est, entre autres, ce point faible qui va entraîner le déclin de l'empire. A partir du milieu du 8ème siècle, la situation se dégrade. La stabilité économique est compromise, et la défaite militaire contre les Arabes en Asie Centrale à Talas (an 751 après J.C.) va sonner le glas de la puissance militaire chinoise : le déclin s'amorce et va se poursuivre durant des siècles. Affaiblie, la dynastie doit faire face à des rebellions populaires, des complots et des intrigues à la Cour, une situation économique se dégradant.
En 907, les envahisseurs venus du nord mettent un terme au règne de la dynastie T'ang. Les années à venir verront la Chine morcelée en cinq dynasties nordiques et dix royaumes.
Les postes du Juge TI (dans l'œuvre de R.H. VAN GULIK) :
La majorité des villes citées dans les différents volumes des enquêtes du juge Ti sont fictives. leur implantation sur la carte ci-dessus est donc inventée, en se basant sur les quelques éléments définis par l'auteur (province, proximité d'une côte ou d'une ville réelle).
- Tchang-ping, province du Chantong. villes réelles: Jinan, Qingdao, Lianyoungang.
- Peng-lai, province du Jiangsu. ville réelle: Nanjing.
- Han-yuan, province du Shaanxi. ville réelle: Xi'an.
- Pou-yang, province du Jiangsu. voir Peng-lai.
- Lan-fang, province du Xinjiang uygur zizhiqu. ville dans la proximité (hors du territoire T'ang) : Ürümqi.
- Pei-tcheou, province de Beijing. ville réelle: Beijing. (Pékin, capitale actuelle).
- Tch'ang-ngan, province du Shaanxi. ville réelle, actuellement nommée Xi'an. capitale de la dynastie T'ang.
- Canton (Guangzhou), province du Guangdong. ville réelle.
Quelques informations sur le vrai Juge Ti :
TI jen-tsie naît en 630 à Tai-yuan, province du Chan-si, et meurt en 700, vraisemblablement à Tch'ang-ngan. des débuts de sa carrière, on ne sait pas grand chose. Son activité de juge est connue, mais il faudrait étudier les archives des districts où il a exercé, en admettant qu'elles existent encore 1300 ans après, pour pouvoir apporter des précisions sur cette période de sa vie. Par contre, la fin de sa carrière à la Capitale a été rapportée; On sait qu'il fût nommé à un poste équivalent à notre Premier Ministre, qu'il assuma sa fonction avec courage et Loyauté, n'hésitant pas à s'opposer à l'Impératrice autoproclamée WU, afin de rétablir l'héritier légitime sur le trône. Ce fût le couronnement de sa carrière, et lui valut l'anoblissement, sous le titre de TI, Duc de Liang.
Il eût deux fils, TI Gouang-tse et TI Jing-hui qui firent une carrière officielle sans distinction particulière. Par contre, son petit-fils, TI Jen-mo hérita des grandes capacités de son grand père, et mourut gouverneur de la capitale impériale.